Coquin de Barabas, envoyez-moi cent couronnes.
Deux cents.
Je le somme de m’envoyer trois cents couronnes par le porteur. Cette lettre te servira de reçu. Sinon, je saurai ce qui me reste à faire.
Dites-lui que vous le confesserez.
Autrement, je dis tout. Va et reviens, le temps de cligner de l’œil.
Laissez-moi faire. J’en userai à sa manière.
La corde pour le Juif !
Maintenant, gentil Ithamore, viens contre ma poitrine. Où sont mes servantes ? Que l’on improvise un banquet. Qu’on envoie chez le marchand et qu’on m’apporte mes étoffes de soie ; mon Ithamore ne peut conserver ces haillons.
Que le joaillier vienne aussi.
Je n’ai pas d’époux, mon amour, et je t’épouserai.
Soit, mais nous quitterons ce misérable pays, nous ferons Voile pour la Grèce, pour la jolie Grèce. Je serai ton Jason, tu seras ma Toison d’Or. En Grèce, les prairies sont des tapis de couleur et les vignes de Bacchus couvrent la terre ; les bois et les forêts demeurent toujours verts. Je serai Adonis, tu seras la déesse de l’amour. Les champs, les vergers, les sentiers bordés de primeroses, au lieu de joncs ou de roseaux, sont plantés de cannes à sucre. Sous des bosquets et l’œil des dieux, tu vivras avec moi et mon amour !
Où ne vivrais-je pas avec mon bien-aimé Ithamore !
Eh bien ? As-tu l’argent ?
Oui.