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Ithamore

Coquin de Barabas, envoyez-moi cent couronnes.

Pilia

Deux cents.

Ithamore, écrivant.

Je le somme de m’envoyer trois cents couronnes par le porteur. Cette lettre te servira de reçu. Sinon, je saurai ce qui me reste à faire.

Pilia

Dites-lui que vous le confesserez.

Ithamore, écrivant.

Autrement, je dis tout. Va et reviens, le temps de cligner de l’œil.

Pilia

Laissez-moi faire. J’en userai à sa manière.

(Sort Pilia-Borsa)
Ithamore

La corde pour le Juif !

Bellamira

Maintenant, gentil Ithamore, viens contre ma poitrine. Où sont mes servantes ? Que l’on improvise un banquet. Qu’on envoie chez le marchand et qu’on m’apporte mes étoffes de soie ; mon Ithamore ne peut conserver ces haillons.

Ithamore

Que le joaillier vienne aussi.

Bellamira

Je n’ai pas d’époux, mon amour, et je t’épouserai.

Ithamore

Soit, mais nous quitterons ce misérable pays, nous ferons Voile pour la Grèce, pour la jolie Grèce. Je serai ton Jason, tu seras ma Toison d’Or. En Grèce, les prairies sont des tapis de couleur et les vignes de Bacchus couvrent la terre ; les bois et les forêts demeurent toujours verts. Je serai Adonis, tu seras la déesse de l’amour. Les champs, les vergers, les sentiers bordés de primeroses, au lieu de joncs ou de roseaux, sont plantés de cannes à sucre. Sous des bosquets et l’œil des dieux, tu vivras avec moi et mon amour !

Bellamira

Où ne vivrais-je pas avec mon bien-aimé Ithamore !

(Rentre Pilia)
Ithamore

Eh bien ? As-tu l’argent ?

Pilia

Oui.