Scène III
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Voici l’heure à laquelle je dois agir. Heure joyeuse où je vais convertir un infidèle et prendre son or pour augmenter les biens de la communauté. Doucement ! N’est-ce pas Bernardin ? C’est bien lui ! Prenons ce chemin, car il doit méditer quelque mauvais coup pour m’empêcher de rejoindre le Juif. Bernardin ! Ne veux-tu pas répondre ? Crois-tu que je ne te vois pas ? Je passerai quand même ! J’ai tout prêt un bâton pour me faire de la place !
Jacomo, qu’as-tu fait ?
Je l’ai assommé parce qu’il voulait m’assommer.
Quoi Bernardin ! Hélas, il est mort.
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Oui, maître ! Il est mort ! Regardez comme sa cervelle dégouline sur son nez.
Mes bons seigneurs, je l’ai tué, mais vous êtes les seuls à le savoir. Je puis donc m’échapper…
Pour que mon serviteur et moi on nous pende avec vous ?
Il faut le remettre entre les mains des magistrats.
Bon Barabas, laisse-moi partir !
Non. La loi doit suivre son cours. Je vais être forcé de témoigner qu’étant importuné par ce Bernardin qui voulait absolument me baptiser. Je l’ai mis à la porte et qu’il s’est assis à cette place ; j’ajouterai que je m’étais lever de bonne heure pour tenir ma parole, donner mes marchandises
- ↑ La scène est en dehors de la maison de Barabas.