ACTE IV
Scène PREMIERE
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Il n’est pas de musique plus agréable que le glas des chrétiens ! Qu’il est doux d’entendre des cloches annoncer que les nonnes sont mortes ! On dirait un chaudronnier confectionnant une casserole. Je craignais que le poison ne produisit pas son effet, ou, s’il le produisait, qu’il n’en résultât rien de définitif, car, chaque année, il leur arrive de gonfler et de demeurer vivantes. Maintenant toutes sont mortes !
Bonne besogne, maître. Mais croyez-vous qu’on n’apprendra jamais rien ?
Comment apprendrait-on quelque chose si tous deux nous gardons ce secret ?
En ce qui me concerne vous pouvez être rassuré.
Autrement je te couperais la gorge.
Et vous auriez raison. Il y a un monastère près d’ici. Bon maître, laissez-moi empoisonner les moines ?
Inutile, les nonnes sont mortes, ils en mourront à leur tour de chagrin.
N’éprouvez-vous aucune peine de la mort de votre fille ?
Aucune. Je déplore seulement qu’elle ait vécu aussi longtemps. Une Juive qui se fait chrétienne ! Cazzo, diabolo.
- ↑ La scène dans une rue de Malte.