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Scène V

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Ferneze, Martin del Bosco, des chevaliers et un pacha[1].

(Entre Ferneze, Martin del Bosco, des chevaliers et un pacha.

Ferneze

Soyez le bienvenu, grand Pacha. Comment se porte Calymath ? Quel vent vous pousse à Malte ?

Le pacha

Celui qui souffle sur le monde, le besoin d’argent.

Ferneze

Le besoin d’argent ? Il faut aller pour cela dans les Indes Occidentales. Malte ne renferme pas de mines d’or.

Le pacha

Ainsi parle Calymath à vous autres de Malte : le délai accordé touche à sa fin, l’heure est venue de remplir vos promesses. Je viens toucher le tribut qui nous est dû.

Ferneze

Pacha, pour ne pas perdre notre temps en paroles inutiles tu ne toucheras pas de tribut et les infidèles ne vivront plus de nos dépouilles. Nous raserons plutôt les murs de nos cités, nous abandonnerons notre île, nous renverserons nos temples, enfin nous transporterons nos biens en Sicile, nous creusant un chemin dans la vaste mer dont les flots qui battent les rivages sans défense nous porteront par leur reflux.

Le pacha

Gouverneur, puisque tu as rompu les traités en nous contestant le tribut qui nous est dû, inutile de raser les murs de votre ville et de vous donner tout ce mal. Selim Calymath s’en chargera. Ses boulets abattront vos tours et de l’orgueilleuse Malte feront un désert pour se venger de vos intolérables menaces. Au revoir.

Ferneze

Au revoir.

(Sort le pacha)

Maintenant, gens de Malte, veillez et préparez-vous à souhaiter la bienvenue à Calymath. Levez les ponts-levis, chargez les canons, prenez des armes et battez-vous en héros. La trêve est rompue. La guerre devient notre dernière

  1. La scène se passe à l’intérieur de la Chambre du Conseil.