J’ai maintenant ce après quoi mon cœur a si longtemps soupiré.
Pas moi, mais cela viendra !
O malheureuse Abigaïl, qu’as-tu fait ?
Pourquoi changez-vous si facilement de couleur ?
Je l’ignore. Maintenant, adieu, il faut que je rentre.
Retenez-la, et empêchez-la de prononcer une parole de plus.
Elle demeure muette ! Il se fait en elle un changement soudain.
Ne vous attardez pas à cela ! Chez les Hébreux, les jeunes filles nouvellement fiancées pleurent volontiers. Ne la troublez pas. Maintenant, cher Lodowick, partez. Elle est ta femme et tu seras mon héritier.
Puisqu’il s’agit d’une coutume, je m’incline. Mais plutôt que de laisser s’obscurcir un ciel aussi radieux, de permettre que des nuages mettent un voile sur la beauté de la nature, de voir ma belle Abigaïl me jeter un sombre regard… Voici venir notre coquin. Maintenant je suis vengé !
Sois tranquille, Lodowick, tu as ma parole, cela suffit.
Alors il peut entrer.
Frappé au cœur, sachez garder le silence. Ici on ne peut ni parler, ni tirer l’épée.
Laissez-moi au moins le suivre.
Non. J’y consentirais s’il ne devait en résulter aucune rixe, ou aucun risque à prévoir. Attendez pour vous venger une prochaine rencontre.
J’aurai son cœur !
Soit. Je te donne Abigaïl.