Tu dissimuleras d’autant mieux que tu agiras contre tes convictions. Une profession de foi simulée vaut mieux qu’une hypocrisie cachée.
Soit. Une fois en place, que ferai-je ?
Je connais une cachette sous le plancher de la chambre supérieure, renfermant l’or et les joyaux que je gardais pour toi. Les voici qui viennent. De l’adresse, Abigaïl.
Venez avec moi.
Non. En la circonstance mieux vaut que je ne paraisse pas et que l’on croie que ta décision m’offense. De l’adresse, mon or est à ce prix !
Mes sœurs, nous voici presque arrivés au nouveau couvent.
Tant mieux, car nous n’aimons pas que l’on nous voie. Trente longs hivers se sont passés depuis que nous nous dissimulons dans la foule.
Vous vous trouverez très bien dans cette maison transformée en couvent.
Puissiez-vous dire vrai. Qui vient là ?
Sainte Abbesse, et vous, heureuses tutrices des vierges, prenez en pitié l’état d’une malheureuse jeune fille !
Qui es-tu ?
La fille désespérée d’un malheureux Juif, le Juif de Malte, l’infortuné Barabas, autrefois possesseur d’une riche maison que l’on vient de transformer en couvent.
Bien, ma fille. Que nous veux-tu ?
Craignant que la douleur que ressent mon père ne pèche contre la foi, je voudrais passer ma vie dans la