acte de voleur. Si tu me dépouilles je serai obligé de voler plus encore !
Grave gouverneur, n’écoutez pas ses protestations. Que l’on transforme sa maison en un couvent, elle abritera de saintes nonnes.
Il en sera fait ainsi.
Est-ce fait, officiers ?
Oui, monseigneur, nous avons saisi les biens et les marchandises de Barabas, lesquels, évalués, représentent une somme plus considérable que toute la richesse de Malte. Aux autres nous avons pris la moitié de leurs richesses.
Nous nous occuperons ensuite du reste.
Eh bien, mes maîtres, vous voilà satisfaits ? Vous détenez mes marchandises, mon argent, ma fortune, mes vaisseaux, mes économies, tout ce qui constituait ma joie ! Accaparant tout, vous ne pouvez exiger plus, à moins que vos cœurs insensibles, supprimant toute pitié dans vos poitrines de pierre, n’en veuillent à ma vie !
Non, Barabas, teindre nos mains de sang n’entre ni dans nos goûts ni dans nos habitudes.
J’estime qu’on est moins coupable à priver de la vie des hommes misérables, qu’à devenir la cause de leur misère. Vous faites main basse sur ma richesse, le travail de toute une vie, le confort de mon âge, l’espoir de mon enfant, le mal est complet !
Rentrons pour monnayer ces marchandises pour le tribut dû aux Turcs.
De suite. Oublier l’échéance amènerait la rupture du pacte et ce serait mauvaise politique.
Politique ! Ils font plus profession de politique que de simplicité ! Les plaies dÉgypte, la malédiction du ciel, la sécheresse de la terre, la haine, que tout retombe sur