S’ils venaient pour s’entendre, ils n’affecteraient pas des dehors aussi provocateurs.
Je crains que leur venue nous réserve quelque chose.
Vous perdez la tête ! Vous jugez mal leurs démonstrations ! Quel besoin de s’entendre peuvent avoir des gens unis ? Les Turcs et les Maltais ne sont-ils pas alliés ? Il y a autre chose là-dessous.
Enfin, Barabas, ils viennent pour la paix ou la guerre !
Peut-être simplement pour tâter s’ils pourraient atteindre Venise par l’Adriatique, ce qu’ils ont essayé maintes fois.
Voilà parler sagement.
En attendant tous les Juifs sont convoqués au Sénat.
Hum ! Tous les Juifs ?
Sur ce, partons.
Adieu Barabas.
Adieu Zaareth ; adieu Temainte.
Maintenant, Barabas, à toi d’approfondir la question. Fais appel à tes sens et réunis tes esprits. Ces hommes simples n’y voient pas clair. Depuis longtemps Malte paie tribut au Turc. Il se pourrait que ce dernier eût laissé s’amasser une somme que toutes les richesses de l’île ne suffiraient pas à acquitter, et que, fort de cet avantage, il songe à s’emparer de la ville. En tout cas, je vais prendre mes précautions et mettre prudemment à l’abri ce que je possède. Ego mihimet sum semper proximus. Après cela ils pourront entrer et prendre la ville.