sans nombre que l’on trouve dans les pays méridionaux à température chaude et humide si favorable à la végétation et si fréquentés par les insectes.
Dans le Nord, sauf les obstacles que forment quelques marais que l’on contourne, ou des arbres renversés par les tempêtes ou la vieillesse, les passages sont assez faciles partout comme dans les régions élevées où dominent les conifères : là, l’abies excelsa et ses congénères y atteignent quelquefois 150 pieds de haut et un diamètre de 5 à 6 pieds : les forêts couvrent plus des trois quarts du parc : le reste est composé de vallées gazonnées et de roches basaltiques ou granitiques souvent recouvertes par les dépôts bizarres provenant de sources taries : ces dépôts affectent les formes les plus pittoresques, comme on le voit dans la fig. 7, qui donne une idée des terrasses de Mammoth Springs : là, les concrétions calcaires, provenant des eaux souterraines, claires comme du cristal, forment une succession de poches liquides, à des températures diverses et avec des couleurs si variées, que leur aspect au soleil a quelque chose de féerique.
Le plateau supérieur, c’est-à-dire le cratère d’où sortent les eaux qui forment les couches successives qu’indique la figure 7, est à 200 pieds au-dessus de la plaine : on peut juger par là de la grandeur de ce spectacle. On sait que ce n’est qu’en Islande et dans la Nouvelle-Zélande que l’on trouve des formations analogues.
Si la première partie du parc, celle du Nord-Ouest est intéressante comme preuve évidente des feux souterrains qui couvent sous l’écorce terrestre et ébranlent par intervalles certaines parties de notre globe, comme nous l’avons vu récemment à Ischia, la partie orientale présente des scènes qui reposent la vue et l’odorat des vapeurs sulfureuses qu’on a respirées à chaque pas. Outre les paysages délicieux qu’offre le lac de Yellowstone (fig. 6), le cours de la rivière qu’il faut suivre pour revenir à Mammoth Springs, renferme des cascades dont l’une à 150 pieds de haut, et la deuxième 350 pieds (fig. 8). Les eaux parcourent alors un ravin profondément encaissé dont les côtés ont de 12 à 1 500 pieds de hauteur ; ils sont formés surtout de roches basaltiques couvertes par des suintements de sources minérales de