des conséquences logiques ; refusez-les-moi si vous le voulez. Je désire savoir si, d’après vos principes, les peuples ont le droit de renverser leurs souverains ?
Oui, dans des cas extrêmes et pour des causes justes.
Qui sera juge de ces cas extrêmes et de la justice de ces extrémités ?
Et qui voulez-vous qui le soit, sinon les peuples eux-mêmes ? Les choses se sont-elles passées autrement depuis le commencement du monde ? C’est là une sanction redoutable sans doute, mais salutaire, mais inévitable. Comment ne voyez-vous pas que la doctrine contraire, celle qui commanderait aux hommes le respect des gouvernements les plus odieux, les ferait retomber sous le joug du fatalisme monarchique ?
Votre système n’a qu’un inconvénient, c’est qu’il suppose l’infaillibilité de la raison chez les peuples ; mais n’ont-ils pas, comme les hommes, leurs passions, leurs erreurs, leurs injustices ?
Quand les peuples feront des fautes, ils en seront punis comme des hommes qui ont péché contre la loi morale.