Page:Joly - Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu.djvu/261

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 248 —

Machiavel.

On peut dire, et avec raison, selon moi, que ce n’est pas une dépense de l’État. On peut encore, par la même raison, ne pas faire figurer au budget des dépenses ce que coûte le service provincial et communal.

Montesquieu.

Je ne discute rien de tout cela, vous pouvez le voir ; mais que faites-vous des recettes qui sont des déficits, et des dépenses que vous éliminez ?

Machiavel.

Le grand point, en cette matière, est la distinction entre le budget ordinaire et le budget extraordinaire. C’est au budget extraordinaire que doivent se reporter les dépenses qui vous préoccupent.

Montesquieu.

Mais enfin ces deux budgets se totalisent et le chiffre définitif de la dépense apparaît.

Machiavel.

On ne doit pas totaliser ; au contraire. Le budget ordinaire apparaît seul ; le budget extraordinaire est une annexe à laquelle on pourvoit par d’autres moyens.

Montesquieu.

Et quels sont-ils ?

Machiavel.

Ne me faites pas anticiper. Vous voyez donc d’abord qu’il y a une manière particulière de pré-