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des autres ; à l’égard des dernières, on rappelle qu’elles n’ont pas été explicitement abrogées, que c’étaient des lois parfaitement sages, que le retour des abus qu’elles prévenaient rend leur application nécessaire. De cette manière le gouvernement ne paraît faire, ce qui sera souvent vrai, qu’un acte de bonne administration.

Vous voyez qu’il ne s’agit que de donner un peu de ressort à l’action des tribunaux, ce qui est toujours facile dans les pays de centralisation où la magistrature se trouve en contact direct avec l’administration, par la voie du ministère dont elle relève.

Quant aux lois nouvelles qui seront faites sous mon règne et qui, pour la plupart, auront été rendues sous forme de simples décrets, l’application n’en sera peut-être pas aussi facile, parce que dans les pays où le magistrat est inamovible il résiste de lui-même, dans l’interprétation de la loi, à l’action trop directe du pouvoir.

Mais je crois avoir trouvé une combinaison très-ingénieuse, très-simple, en apparence purement réglementaire, qui, sans porter atteinte à l’inamovibilité de la magistrature, modifiera ce qu’il y a de trop absolu dans les conséquences du principe. Je rendrai un décret qui mettra les magistrats à la retraite, quand ils seront arrivés à un certain âge. Je ne doute pas qu’ici encore je n’aie l’opinion avec moi, car c’est un spectacle pé-