mortier. Mes paroles n’ont pas eu d’autre portée que celle-ci : Il faut prévoir ce qui est essentiel.
Dites-moi, je vous prie : votre Sénat, interprète et gardien du pacte fondamental, a-t-il donc un pouvoir propre ?
Indubitablement non.
Tout ce que fera le Sénat, ce sera donc vous qui le ferez ?
Je ne vous dis pas le contraire.
Ce qu’il interprétera, ce sera donc vous qui l’interpréterez ; ce qu’il modifiera, ce sera vous qui le modifierez ; ce qu’il annulera, ce sera vous qui l’annulerez ?
Je ne prétends pas m’en défendre.
C’est donc à dire que vous vous réservez le droit de défaire ce que vous avez fait, d’ôter ce que vous avez donné, de changer votre constitution, soit en bien, soit en mal, ou même de la faire disparaître complétement si vous le jugez nécessaire. Je ne préjuge rien de vos intentions ni des mobiles qui pourraient vous faire agir dans telles ou telles circonstances données ; je vous demande