Page:Joliveau - Fables nouvelles, 1814.pdf/8

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
viij
ÉPITRE.

Échappe au sentiment qu’inspira ton malheur.
Mais tu parais… ta voix vient calmer nos alarmes :
Le Ciel nous rend nos Rois, il tarira nos larmes.

Femme illustre, pieuse et modèle des mœurs,
Reçois des fictions qui peignent nos erreurs.
Sur des tons variés, mes esquisses naïves,
Retraçant nos défauts, peuvent être instructives.
Souvent d’un coup hardi j’ai frappé l’orgueilleux ;
Présenté le miroir à l’homme ambitieux ;
Démasqué l’hypocrite et frondé l’avarice ;
L’égoïsme au cœur dur, la fraude, l’injustice,
Et par des traits malins, attaquant nos travers,
La raison enjouée a souri dans mes vers.
Accueille ces efforts d’une muse timide,
Qu’enhardit ta bonté, qu’un pur sentiment guide ;
Ajoute cette grace à tant d’autres bienfaits,
Dont ta douce présence, annonce les effets :
Le Ciel en te rendant notre impatience,
Assure pour toujours le bonheur de la France :
Elle va recouvrer ses antiques vertus ;
Sous l’empire des Lis, les vices abattus,