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On voit les timides Naïades

En proie aux satyres brûlans: Vous allez donc tomber, protecteurs bienfaisans! Vous penchez votre front auguste; A vos pieds nous voyons déjà périr l'arbuste, Les dieux ont déserté nos bois; Des oracles sacrés on n'entend plus la voix Des insectes rampans, du sein de la poussière, S'élevant à l'envi sur votre cime altière, Insultent à nos maux. Fuyons...du haut des cieux Quelle divinité m'apparaît en ces lieux ? Tout renaît à sa voix: ô consolant prodige! Par ses soins, on la voit ranimer chaque tige, Purger l'air et frapper ces essaims odieux. Arbres sacrés, pour vous le printemps va renaître Le bonheur exilé pour nous va reparaître.

Tel on vit, ô patrie! un dévorant essaim, De la fange sorti te déchirer le sein; Le ciel l'a dissipé, taris enfin tes larmes; Sous ton Roi tu renais, tu reprendras tes charmes,

L'horizon épuré t'assure un jour serein.