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un éloge de Montesquieu. C’est de ce moment que commencent à dater ses relations avec les hommes célèbres qui se partageaient alors l’empire des lettres, et ses brillants succès dans les salons les plus renommés de la capitale. Nous n’entreprendrons point ici de rapporter les particularités remarquables de la vie de M. Suard, son histoire est presque tout entière celle du siècle où il a vécu et dépasserait les bornes dans lesquelles nous sommes forces de nous restreindre : cette tâche d’ailleurs a été remplie avec autant de talent que d’impartialité dans l’ouvrage publie sur ce sujet par M. Garat. Il nous suffira, pour faire connaitre cet homme extraordinaire, d’emprunter ici une partie des propres expressions de ses plus éloquents panégyristes. Tous s’accordent à vanter « la modération de son caractère, l’ingénieuse délicatesse de son esprit, l’exquise politesse de ses manières, la justesse de ses idées, la facile correction de son style, et cette finesse de gout qui lui faisait unir sans efforts, dans ses écrits, les plus ingénieuses combinaisons de la pensée aux plus savants artifices de la parole[1]. M. Suard, dit M. Garat, a vécu dans toutes les conditions de la société : il a vu dans le cours de sa longue vie les générations paraître et disparaître autour de lui ; toutes ont reçu des exemples propres à tous les états et à tous les âges, et son existence est liée à ce qui s’est fait de grand et de mémorable dans le dix-huitième siècle ».

Ses principaux ouvrages sont : Histoire de Charles Quint, traduite de l’anglais de Robertson ; Mélanges de littérature, Notice sur les écrits et la vie de Labruyère, Notice sur les écrits et la vie de Larochefoucauld etc.

  1. Discours prononces sur sa tombe et à l’Académie.