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Comtesse DEMIDOFF.



Cette superbe sépulture, élevée à grands frais, dont les marbres apportés d’Italie sont l’ouvrage des meilleurs artistes, et destinée à perpétuer la mémoire d’une princesse étrangère aussi recommandable par son rang que par ses vertus, est, sous le rapport de l’art, un des monuments les plus importants et les plus remarquables du cimetière de Mont-Louis.

Dix colonnes d’ordre dorique avec entablement, élevées sur un stylobate, forment un élégant péristyle au milieu duquel est placé le cénotaphe surmonté d’un double écusson couronné où sont sculptées les armes de la famille. Ce monument, d’un style sévère, et exécuté sur de belles proportions, est tout entier du plus beau marbre de Carrare, et fait honneur aux talents de M. Jannez qui en a donné le plan, et de M. Chatillon qui en a dirigé la construction.

Sur la frise de l’entablement on lit :

ici reposent les cendres d’élisabeth de DEMIDOFF, née baronne de STROGONOFF,
décédée le VIII avril MDCCCXVIII, épouse de S. E. A. DEMIDOFF, conseiller
privé et chambellan actuel de S. M. l’empereur de Russie, commandeur
de l’ordre de saint-jean de jérusalem.




La Comtesse de Demidoff, de l’illustre famille des Strogonoff, sœur de l’ambassadeur actuel de Russie, à Constantinople, femme du comte Demidoff, chambellan de l’empereur Alexandre, conseiller intime et commandeur honoraire de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, etc., était citée comme un modèle de grâces et de bonté ; ses nombreux amis vantent les belles qualités de son cœur, l’amabilité de son caractère, et les malheureux n’ont point oublié ses bienfaits. Le comte son époux, homme distingué, amateur éclairé des arts, descend de l’ancienne famille des Demidoff qui découvrit dans la Sibérie des mines d’or, d’argent, de fer et de cuivre, et reçut du gouvernement, a titre de récompenses, et pour augmenter l’exploitation d’aussi utiles découvertes, des terres considérables, des forêts et des hommes. C’est aux Demidoff qu’on doit, outre d’immenses services, en différents genres, l’introduction des arts et des sciences dans la Sibérie. Le comte Demidoff, digne rejeton de cette noble race, fixé depuis quelques années à Paris, est encore un des plus