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dies dont les principales sont Henri VIII, la Mort de Galas, Caius Gracchus, Fénélon, Timoléon et Cyrus. Quelques comédies, des odes, des hymnes patriotiques, des chants imités d’Ossian, des poésies satiriques, didactiques, héroïques, des élégies, des discours philosophiques, etc., etc. Enfin, nous rappellerons les droits qu’il a acquis à la reconnaissance publique par l’influence qu’il exerça et l’activité avec laquelle il parla et agit, dans toutes les assemblées législatives, en faveur des arts, des lettres, et de l’instruction publique.

Chénier figurait au nombre de ceux qui envoyaient des têtes à l’échafaud ; son frère, André Chénier, homme de lettres également distingué, mais d’une opinion différente, fut une des victimes. Chénier bientôt regardé et désigné par ses ennemis comme le meurtrier de son frère, fit, dans les vers suivants, une réponse touchante à cette calomnieuse accusation ; c’est lui-même qui parle :

Auprès d’André Chénier avant que de descendre,
J’élèverai la tombe… où manquera sa cendre,
Mais où vivront du moins, et son doux souvenir,
Et sa gloire, et ses vers dictés pour l’avenir.
Là, quand de thermidor la septième journée,
Sous les feux du cancer ramènera l’année,
O mon frère ! je veux, relisant tes écrits,
Chanter l’hymne funèbre à tes mânes proscrits.
Là, souvent tu verras, près de ton mausolée,
Tes frères gémissants, ta mère désolée,
Quelques amis des arts, un peu d’ombre, et des fleurs ;
Et ton jeune laurier grandira sous mes pleurs.