Égyptiens : ils possédaient, comme eux, l’art d’embaumer, et les momies de l’un et de l’autre peuple offrent entre elles beaucoup de ressemblance. La forme du crâne chez les momies des Guanches y rappelle celle du crâne des habitants du Nil, et la dent incisive y est émoussée par l’art, comme dans les momies de Thèbes et de Sakkarah[1]. Les traits ont beaucoup de ressemblance entre eux, et malgré que Blumenbach y remarque des différences notables dans les os zygomatiques et la mâchoire inférieure, des recherches plus récentes ont trouvé dans les momies des deux pays les mêmes yeux beaux et bien fendus, la même bouche grande et bien garnie, la même forme du nez et du front, ainsi que des cheveux fins, lisses et épais. La forme pyramidale était employée, chez les Guanches, pour les tombeaux et les monuments publics. Leur langue, dont malheureusement il ne reste que cent cinquante mots environ, offre de l’analogie avec celles des Berbers, et plusieurs de ces mots sont presque identiques avec quelques mots des dialectes Chillah et Gebali, qui sont en usage chez ces peuples. L’écriture des Guanches est perdue ; mais il paraît qu’elle ressemblait à l’Écriture des Égyptiens et des Éthiopiens, et qu’elle était hiéroglyphique comme la leur. Clavijo[2] rapporte qu’on trouva dans une caverne de l’île de Palma, située dans le ravin de Valmaco, et qui passe pour avoir été la demeure du prince Tedote, des inscriptions hiéroglyphiques dont plusieurs étaient sculptées sur une grande pierre en forme de tombe et taillée dans le roc. Les terres des Guanches appartenaient au roi ou plutôt à l’État ; cet état de choses était à peu près le même en Égypte où les terres étaient partagées entre le roi, les prêtres et les soldats, et où les cultivateurs n’étaient que fermiers des
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