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mémoire sur l’atlantide.

si juste, dans cette héroïque défense de leur patrie, et ceux-ci portèrent leur reconnaissance et leur admiration envers leurs libérateurs jusqu’à leur rendre les honneurs divins. Tous les Grecs délivrés également par l’habileté et le courage de ces deux chefs, imitèrent les Athéniens, et considérèrent comme des Divinités ceux qui les avaient préservés de l’esclavage[1]. Ainsi la reconnaissance, non moins que la crainte, a contribué à peupler l’Olympe des Grecs et des Barbares. Ne serait-ce pas la défense des Athéniens contre les Atlantes qui serait l’origine de la fable du différend entre Minerve (Athéné) et Neptune (Poséïdon), de qui les Atlantes descendaient et qu’ils reconnaissaient comme leur père.

Eusèbe rapporte la tradition des Atlantes qui parlent de Jupiter (Zeus) comme d’un chef des Grecs, et racontent de lui des traits odieux inventés, sans doute, ou du moins exagérés par le ressentiment ou l’esprit de vengeance d’un peuple vaincu[2].

Ce fut peu de temps après cette invasion infructueuse, conduite par un chef nommé Uranus[3], qu’arriva la catastrophe fatale qui détruisit cette île immense de l’Atlantide, en tout, ou du moins en grande partie et qui anéantit la nation.

Les Grecs conservèrent longtemps le souvenir des Atlantes et des maux qu’ils leur avaient fait souffrir. Ce sont eux que dépeint leur mythologie sous les traits des Titans, cette race

  1. C’est ce que dit expressément Eusèbe, dans ses Chroniques (lib. post. proæmium, no 2).
  2. Præp. evangel. l. III, ch. 10.
  3. Il paraît que ce nom était commun parmi les chefs des Atlantes : peut-être était-il devenu un de leurs titres, pour faire voir leur origine céleste.