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mémoire sur l’atlantide.

grand degré de probabilité, et les différentes contradictions qu’ils présentent avec les traditions de l’antiquité.

Mais ne pourrait-il pas se trouver une opinion qui, par une heureuse alliance, à l’explication des traditions antiques, réunirait les preuves physiques que fournit la nature ? On a déjà vu les probabilités nombreuses que présentent les deux systèmes de Tournefort et d’Aly-Bey ; mais chacun d’eux s’offre à nous avec de sérieuses difficultés, et ne peut expliquer d’une manière satisfaisante la tradition des premiers temps. Mais réunissons ces deux systèmes, et ces difficultés disparaîtront, et l’histoire de l’antiquité s’expliquera, et les problèmes que présente au savant et au géologue l’aspect physique de la terre et des mers ne resteront pas sans solution.

Ainsi, l’Atlantide, suivant nous, était composée de la chaîne de l’Atlas, de l’Espagne en tout ou en partie[1] et

  1. Les raisons qui nous font admettre l’Espagne, en tout ou en partie dans l’Atlantide, sont : 1o Son union avec l’Afrique, avant la rupture des Colonnes d’Hercule ; 2o Le texte du Critias de Platon, qui nous montre Gadir, frère d’Atlas, ayant pour part de son héritage l’extrémité de l’Atlantide, à laquelle il donne son nom de Gadir, nom que l’Antiquité a toujours regarde comme le nom primitif de Cadix, et de la région depuis appelée Bétique ; 3o La tradition des temps anciens qui nous parle de l’expédition d’Osiris en Égypte, et de celle de l’Hercule Lybien, expéditions certainement fabuleuses, mais fondées sur un souvenir obscur des Atlantes, et nous rappelant la conquête qu’ils firent de ce pays, ainsi que de l’Afrique septentrionale, à leur sortie de l’Éthiopie, qui pouvait si facilement être confondue avec l’Égypte ; 4o Ces mêmes traditions qui citent un Atlas souverain en Espagne, et y fondant une dynastie, un Lybien nommé Testa, régnant dans le même pays (Voyez Mariana, liv. I, chap. 10 et 11). Il est difficile de désigner jusqu’où s’étendaient les limites de la puissance des Atlantes en Espagne. Peut-être se sont-ils avancés successivement, par les conquêtes, jusqu’aux Pyrénées ? Peut-être se sont-ils arrêtés sur les bords de l’Ebre. Il est à remarquer que le nom de ce fleuve qui a servi à nommer le pays tout entier (Ibérie), signifie dans le langage primitif borne ou limite (Histoire Universelle, tom. XIII, p. 185).