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mémoire sur l’atlantide

pal sanctuaire le Dieu auquel ils étaient consacrés, doivent nous les faire placer dans des régions peu éloignées de la Grèce. Aussi, les renseignements les plus sûrs les font habiter les côtes du Pont Euxin et le Palus-Meotides[1]. D’ailleurs, pourquoi chercher au loin dans le nord cette Atlantide qui était placée vers les Colonnes d’Hercule, et qui rapprochée de la Grèce, confinait avec la Lybie et avec l’Égypte ? Et, en outre, la Suède n’a nullement subi la catastrophe qui a fait disparaître l’Atlantide. L’aspect physique du pays le montre évidemment.

Je ne parle pas d’un Allemand nommé Hafer qui, en réfutant Rudbeck vers 1745, prétendait que les marques de l’Atlantide et de l’île Hyperborée ne pouvaient convenir qu’aux provinces septentrionales de l’Allemagne, arrosées par la Baltique, telles que la Pomeranie et le Mecklembourg : il trouve sans doute le sanctuaire des Atlantes dans l’île de Rugen et dans son temple du Dieu Sandewit, divinité si honorée par les peuples septentrionaux.

Citerai-je aussi Grave, écrivain flamand, qui prétend trouver l’Atlantide dans la Hollande ? Qu’il nous suffise de citer le titre de son ouvrage qu’il fit imprimer en 1806. Ce titre seul nous fera voir dans quelles aberrations peut nous entraîner une érudition indigeste et peu intelligente ainsi qu’un faux patriotisme. Le voici : « République des Champs Élysées ou Monde ancien, ouvrage dans lequel on démontre principalement que les Champs Élysées et l’enfer des anciens sont les noms d’une ancienne république d’hommes justes et religieux, située à l’extrémité septentrionale de la Gaule et surtout dans les îles du Bas-Rhin ; que cet enfer a été le premier sanctuaire de l’initiation aux mystères, et qu’Ulysse y a été

  1. Mentelle : Dict. de Géog. ancienne. — Gedoyn : Mémoires des Inscriptions et Belles-Lettres, Liv. VII. Banier : idem.