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mémoire sur l’atlantide.

des Atlantes. D’Anville regarde comme une fable ce qu’Aristote, Diodore racontent de cette île dont nous avons parlé plus haut, et que les Carthaginois découvrirent et défendirent d’habiter, et Gosselin cependant l’admet et reconnaît l’identité de cette île avec une des îles Canaries.

Le célèbre Cuvier, dans son beau discours sur les révolutions de la surface du globe, regarde aussi comme romanesque la tradition de l’Atlantide ; mais il n’en parle qu’en passant ; il n’entrait pas sans doute dans son plan d’examiner à fond cette question. S’il l’avait examinée, il l’aurait sans doute traitée avec ce génie profond et créateur qui l’a rendu un des plus illustres historiens des secrets de la nature et aurait sans doute été frappé des preuves si nombreuses et si fortes qui ont entraîné notre conviction.

Ce concert d’auteurs grecs et latins à peine infirmé par deux ou trois auteurs modernes, quelque renommés qu’ils soient, ce concert d’auteurs anciens (que serait-ce, si tous étaient parvenus jusqu’à nous ?) ne semble-t-il pas nous indiquer une tradition constante de ce grand évènement, tradition qui, passant d’âge en âge et s’affaiblissent à chaque siècle, a laissé du moins après elle une idée confuse et vague ?

Ainsi, l’existence de l’Atlantide doit être reconnue, et nous ne saurions raisonnablement la reléguer au nombre des îles fabuleuses ; et notre sentiment paraîtra bien plus vrai, quand nous aurons rapporté dans les chapitres suivants les preuves physiques qui nous autorisent puissamment à croire à l’existence ancienne et à la disparition subite d’une vaste étendue de terres entourées par les eaux.