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mémoire sur l’atlantide.

Les havres et les chantiers étaient remplis de trirèmes et abondamment pourvus de tout ce qu’il fallait pour les équiper. Voilà quel était l’état des demeures du roi et des princes.

« Celui qui passait les portes de l’enceinte extérieure (il y en avait trois) trouvait un mur qui commençait à la mer, entourait l’île et ses enceintes à la distance de cinquante stades de tous les côtés et revenait joindre le mur de l’autre côté du canal de communication[1]. Presque tout cet espace était cultivé : la partie qui regardait la mer était remplie de maisons et de magasins : le golfe était couvert de navires, et les quais peuplés de marchands qui s’y rendaient de toutes parts. Cette foule nombreuse entretenait dans le port un mouvement et un bruit continuel. C’est là ce que ma mémoire me fournit sur ce que la tradition nous rapporte de l’état de cette île et de cette capitale de l’Atlantide.

« Je vais m’efforcer de rappeler maintenant à ma mémoire ce qu’on m’a rapporté de la nature et de la culture du reste du pays. D’abord l’île était très montagneuse et présentait du côté de la mer des rivages escarpés. Tout autour de la ville Royale régnait une grande plaine entourée elle-même de montagnes, excepté du côté de la mer, où de ce côté-là seul, l’abord était doux et facile. La longueur de l’île était de trois mille stades et sa largeur de deux mille. L’île regardait le sud ; les lieux les plus élevés étaient les seuls exposés aux ravages de Borée. Nos montagnes ne peuvent donner qu’une faible idée des montagnes de cette île. Leur hauteur majestueuse, leurs chaînes continues, les forêts verdoyantes qui les couvraient excitaient l’admiration. Elles étaient remplies de bourgs riches et peuplés, diversifiées par des fleuves, des lacs, des prairies, et fournissaient une nourriture abondante

  1. Cette muraille rappelle les longs murs qui unissaient le Pirée à Athènes.