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sur le lieu de la bataille

puisque les vainqueurs entrèrent dans cette ville le jour même, ou du moins le lendemain de la bataille. Or, on trouve aux environs de Lyon, du côté de Saint-Just, un terrain très accidenté qui peut correspondre à celui marqué par les historiens. Ces deux ruisseaux que Xiphilin représente comme teints du sang des soldats des deux partis peuvent être les deux ruisseaux qui se jettent dans la Saône près du faubourg de Vaise, l’un venant d’Ecully et de Dardilly, l’autre venant de Saint-Didier-au-Mont-d’Or et appelé ruisseau de Roche-Cardon. On a trouvé plusieurs fois, et particulièrement ces dernières années, sur le terrain que nous fixons à la bataille, des pointes de lance et de nombreux tronçons d’armes antiques.

Mais pourquoi tous les historiens modernes ont-ils cité notre plateau de Trévoux comme le théâtre de la bataille ? le dirai-je ? Tous ont été induits en erreur par le P. Chifflet. Ce point étant peu important pour ceux qui embrassaient tant de faits dans leurs histoires, ils n’y ont pas apporté une attention particulière, et ont préféré suivre le sentiment du jésuite plutôt que d’examiner s’il était fondé. Tillemont[1] n’apporte pas d’autres raisons pour placer la bataille à Trévoux que telle était l’opinion du P. Chifflet. Crevier[2] et Gibbon[3] ont suivi Tillemont, et c’est ainsi qu’à l’abri de grands noms se propagent souvent les erreurs historiques.

Celui qui doit le plus nous étonner, c’est le P. Ménestrier qui, auteur d’une histoire particulière de Lyon, et vivant sur les lieux, aurait pu mieux connaître le théâtre de la bataille ; mais il a embrassé aveuglément le sentiment de son confrère,

  1. Tome III des Mémoires pour l’Histoire des empereurs romains, p. 457, note 18.
  2. Histoire des Empereurs, tome V, in-4o. Livre XXII, p. 82.
  3. Hist. de la décadence et de la chute de l’Empire romain, tom. I, ch. 5, et la note.