Page:Jolibois - Dissertation sur l’Atlantide.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.
132
DES POYPES

guerriers célèbres[1]. Les bords de l’antique Tanaïs offrent encore aux regards du voyageur une grande quantité de ces éminences. La Mottray[2] et Clarke[3] en ont trouvé dans la Tauride et sur les bords du Kouban, Pallas[4] et Gmelin[5] en Sibérie et jusque sur les rives glacées de la Jéniséa. La Scandinavie, l’Allemagne et la Saxe, en particulier, nous présentent aussi de ces tertres artificielles, et dans tous on a trouvé des ossements, des armes et des ustensiles divers.

La Gaule nous offre moins que les pays du nord de ces éminences auxquelles les savants sont convenus de donner le nom de tumuli ; cependant on en trouve un certain nombre dans la Bretagne, centre de la puissance et de la religion des anciens Celtes[6]. Tels sont les tumuli de Timnioc, les tombelles géminées de Limmerzelle, et le Galgal de la presqu’île de Rhuis, dans le Morbihan.

Mais nos provinces de Bresse et de Dombes, et surtout l’arrondissement de Trévoux nous présentent plus que les autres provinces de France, et même de l’Europe, de ces tumuli ou tertres artificiels. Presque toutes les anciennes paroisses en renfermaient un ou plusieurs. Les révolutions, les guerres civiles et les destructions qu’elles ont amenées avec elles, mais aussi la culture et les défrichements en ont fait disparaître la plus grande partie ; cependant il en subsiste encore assez pour attirer l’attention et nous engager à en rechercher l’origine.

On leur donne communément le nom de Poype ou Poëppe. Les étymologies qu’on pourrait offrir de ce nom ne pourraient

  1. Lechevalier. Voyage en Troade, t. II, 4e partie.
  2. Tome II.
  3. Voyage en Russie, t. I, chap. 16 et 17.
  4. Voyage dans les parties méridionales de la Russie, t. VI, p. 288.
  5. Gmelin père. Voyage en Sibérie.
  6. Essai sur les antiquités du Morbihan, par Méhé.