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dissertation sur l’histoire ancienne

Mais les Éduens qui avaient été si longtemps les alliés fidèles de Rome, effrayés de l’ambition des Romains qui cherchaient à assujétir successivement, soit par l’adresse, soit par la force, tous les peuples de la Gaule, cédant aux sollicitations pressantes des peuples voisins qui les engageaient à se réunir pour enlever leur patrie commune à la servitude qui la menaçait, encouragés en outre par un échec considérable que venait d’essuyer César au siège fameux de Gergovie, rompent brusquement leur ancienne alliance et se réunissent aux ennemis de Rome[1]. Les Ambarres les suivirent sans doute dans leur défection et leur envoyèrent du secours. Il parait même qu’ils sont les mêmes que ces Ambivarètes alliés des Éduens que mentionne César[2], et qui réunis aux Ségusiens et à d’autres peuples, formèrent trente-cinq mille hommes de troupes auxiliaires. Car ces Ambivarètes ne sont mentionnés nulle part ailleurs. D’Anville n’en parle pas dans sa Notice des Gaules, et pense sans doute, ainsi que moi, qu’ils ne sont pas autre chose que les Ambarres, qu’il serait fort étonnant de ne pas voir mentionnés dans cette réunion générale des forces de la confédération éduenne. Mon opinion est d’ailleurs celle de Glarean et de Ciaconius. Une faute de copiste est sans doute la cause de cette erreur si commune dans les livres latins, quand ils citent les noms gaulois. On sait quel fut le triste sort de cette défection des Éduens et de leurs alliés. Vaincus devant Alise, après des efforts inouis de courage et de valeur, ils furent obligés de céder au génie de César : ils se soumirent, et, d’alliés de Rome, ils devinrent ses sujets. Cet évènement arriva l’an 50 avant Jésus-Christ.

  1. César, livre VII, ch. 9.
  2. Idem, livre VII, ch. 11.