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du pays des dombes

médailles grecques de Marseille, trouvées à Bourg, des Philippes d’or qui se sont rencontrés dans plusieurs endroits du département de l’Ain sont autant d’indices remarquables des rapports que les Grecs ont eu dans les premiers siècles avec nos contrées.

L’an 123 avant Jésus-Christ, les Romains qui avaient déjà pénétré dans la Gaule méridionale et y avaient établi des colonies, firent alliance avec les Éduens, et par conséquent avec les Ambarres, leurs confédérés[1]. Les Ambarres reçurent donc, ainsi que les Éduens, du Sénat de Rome, les titres d’alliés et d’amis, et donnèrent aux Romains celui de frères, titre sacré qui, chez les Gaulois, désignait la plus étroite des associations politiques[2].

Le pays des Ambarres, non plus que celui des Éduens, ne fut pas exempt des ravages affreux qu’exercèrent les Teutons, les Cimbres, et les Ambrons[3] dans la Gaule, l’an 109 avant notre ère. Il se trouvait sur le passage de ces barbares dans leur route de la Belgique à la province romaine. César[4] et Plutarque[5] font le tableau le plus effrayant du triste état où ils réduisirent les pays qu’ils traversèrent.

Les Ambarres aidèrent les Éduens, dont ils étaient toujours les fidèles alliés, dans la guerre que ceux-ci soutinrent

  1. Appien, Apud Fulvium.
  2. Cicero, lib. I, epist. 17 ; Ad Atticum. Tacitus, lib. II.
  3. Les Ambrons, comme on l’a dit, étaient des Ombriens ou Ambarres qui, chassés de l’Italie, s’étaient retirés dans les Alpes, en Helvétie. Plutarque (In Mario)cite une circonstance de la bataille que Marius leur livra, qui marque que les Ambrons étaient d’origine gauloise. Les Ambrons et les Liguriens qui combattaient pour les Romains se trouvèrent avoir le même cri de guerre. Il faut se rappeler que les Liguriens étaient peut-être Ambarres d’origine, et qu’en outre une émigration d’Ombriens assez considérable s’était réfugiée chez eux, au temps de l’invasion des Étrusques.
  4. De Bello Gallico, lib. VII, th. 7.
  5. In Mario.