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du pays des dombes

digène des Sicules, qui ne céda son territoire qu’après de nombreux et sanglants combats : il se retira dans la partie méridionale de l’Italie, d’où, bientôt après, il passa dans la Sicile, à laquelle il donna son nom[1]. Les Ambarres poussèrent leurs conquêtes, du côté de l’Adriatique, jusqu’au fleuve Métaure, et même au-delà, puisque, suivant Micali[2], on trouve dans la Pouille, près du mont Gargan, des lieux portant le nom des Ombriens ou Ambarres, tels que El Cateno d’Umbra, El Boscho d’Umbricchio, il cognetto d’Umbri, Valle degli Umbri, et, même en Calabre, on voit la ville d’Umbrialico ; de l’autre côté, les Ambarres s’avancèrent jusqu’à l’embouchure du Tibre ; mais ils ne passèrent pas cette rivière ; ils semblèrent alors, par une espèce de prévoyance de l’avenir, respecter l’emplacement de cette ville qui devait être la maîtresse du monde. Ils partagèrent le pays qu’ils venaient de conquérir en trois parties, qui prirent le nom composé qui leur fut donné et du peuple conquérant et de leur position respective. L’Isambrie ou Insambrie[3] (Basse-Ambrie), d’où par un changement de l’A en O, changement fort commun dans les vicissitudes des langues[4], s’est formée l’Isombrie ou l’Insombrie, depuis Insubrie, pays de plaines baigné par le Pô[5] ; l’Olambrie, depuis Olombrie[6], Haute-Ombrie, pays montueux de l’Apennin, et la Vilambrie, depuis Vilombrie, Ambrie maritime, située entre les embouchures de

  1. Denys d’Halicarnasse, livre I.
  2. Storia degli antichi popoli Italiani, ch. 5.
  3. Ptolémée.
  4. L’A, suivi de l’M dans la même syllabe, a un son nécessairement sourd, qui peut le faire confondre avec l’O ou l’U des Latins.
  5. Beaucoup de lieux et de bourgs de la contrée du Po nous rappellent le nom des Ambarres ou Ombriens, la rivière Lombro, les bourgs Umbriago, Umbriano, et Seprio appelé au XIe siècle Sumbrio. Voyez Gui Ferrari, Dissertatio Decima.
  6. Idem.