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du pays des dombes

facilité d’élever grand nombre de chevaux de bonne race. Aussi les auteurs anciens rappellent-ils que la plus célèbre cavalerie gauloise était celle des Éduens et de leurs alliés. Le cheval était représenté sur les monnaies des uns et des autres.

Treize ou quatorze siècles avant l’ère chrétienne, une expédition de Gaulois ou Celtes eut lieu pour envahir l’Italie, qui leur présentait une terre plus fertile et un ciel plus doux que le leur. Les Ambarres en faisaient sans doute partie et peut-être la composaient-ils tout entière, car les anciens historiens[1] donnent au peuple qui fit cette invasion un nom presque identique avec celui des Ambarres, le nom D’Ambri ou Ombri[2]. Le peu d’étendue du territoire, une popula-

  1. Diodore de Sicile, livre IV ; Denys d’Halicarnasse, livre I ; Cornélius Bocchus, cité par Solin ; M. Antonius Grypho ; Isidore ; Servius.
  2. Le singulier latin D’Umbri était Umber, dont le son et la terminaison rappellent encore plus le nom des Ambarres. Voyez ce vers de Catulle, In Egnatium !
    « Aut parcus Umber, aut obesus Etruscus. »

    Et cet autre d’une inscription de Préneste, citée par Gruter, p. 72, no 5 :

    Quos Umber sulcare solet, quos Tuscus arator. »

    Voyez encore le vers 753 du XIIIe Livre de l’Énéide : « Aut Vividus Umber. »

    M. Thierry, dans son Histoire des Gaulois depuis les temps les plus reculés, prétend que le nom d’Ambres ou Ombriens donné à la première armée qui a traversé les Alpes venait de ce qu’elle était composée de guerriers les plus vaillants de chaque nation de la Gaule. Mais cette assertion n’a aucun fondement certain : aucun historien n’en parle, et nous voyons, au contraire, dans l’histoire des invasions successives des Gaulois en Italie, en Bretagne et en Grèce, que chaque nation portait dans les pays conquis et dans les établissements qu’ils y formaient son nom et sa dénomination propre. Voyez Thierry, t. I. Introduction, p. xliv et ch. I, p. 10.)

    Pline (Livre III, ch. 14) et Zenodote de Trezène, auteur grec d’une histoire des Ombriens qui n’a pas passé jusqu’à nous, prétendent que le nom de ce peuple vient de ce qu’il avait échappé au déluge (celui d’Ogygès sans doute), qui avait inondé au loin les plaines de l’Italie, ainsi que la Grèce (ομβρος,