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du pays des dombes

Le pays qu’occupaient les Ambarres présentait le même aspect physique qu’il présente maintenant, à part les changements que la culture et le travail de la civilisation y ont opérés. Plat, ou n’offrant que de médiocres élévations, couvert de vastes forêts et de marais, il était sans doute habité par une population nombreuse qui trouvait abondamment dans la chasse, la pêche, et le soin des troupeaux de quoi satisfaire aux nécessités de la vie. Ainsi que les autres peuples des Gaules, les Ambarres se souciaient peu des aliments qu’ils ne pouvaient obtenir qu’à force de travail et à la sueur de leur front. Cependant les Grecs qui établirent si près d’eux leurs colonies, durent, bientôt après leur arrivée dans les Gaules, leur apprendre l’agriculture et l’usage des aliments qu’elle procure à l’homme. Mais les Ambarres ne durent s’y livrer qu’avec répugnance : car ce peuple guerrier aimait mieux manier la lance et l’épée que le soc et la charrue. Ils ne possédaient aucune ville et même aucun village. Semblables aux Germains dont parle Tacite : « Chacun s’établissait le long d’un ruisseau, dans une campagne, ou dans une forêt, selon qu’il le trouvait bon : il se logeait ensuite avec sa famille au milieu de sa possession[1]. » Leur pays, comme les autres régions des Gaules, était divisé en cantons Pagi, districts occupés par un certain nombre de familles, et gouvernés par des magistrats particuliers. Leur capitale ou le lieu de leurs réunions et assemblées annuelles devait se trouver au milieu du pays, vers l’emplacement du bourg qui porte encore le nom de ce peuple, Ambérieux de Dombes.

La religion, le culte des Ambarres devait être les mêmes que ceux des nations Celtes, avant que les Grecs eussent transporté chez eux leurs dieux et leur brillante mythologie. Ils

  1. Ils apprirent dans la suite à se réunir en village et à se fortifier. Voyez César, livre I, ch. 3.