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mémoire sur l’atlantide.

le sol de la partie septentrionale paraît offrir, depuis le pied des Andes jusqu’à la mer, une succession de couches de terrains tertiaires, contenant des alternats de coquilles d’eau douce et marines et des ossements de mammifères, au milieu de grès friables, si uniformément stratifiés que, sur les côtes de la mer, et sur les rives du Rio-Negro, où se remarquent partout des falaises d’une grande hauteur, on peut suivre la moindre couche, l’espace de six à huit lieues, sans qu’elle varie sensiblement d’épaisseur. Plusieurs échantillons de roche, ainsi que la description des voyageurs, m’ont prouvé que les mêmes terrains occupent presque toute la Patagonie, sur la côte orientale, jusqu’au détroit de Magellan. Au reste, le sol tertiaire se continue au pied des Andes, vers le nord, communique avec celui qui borde le grand Chaco, et circonscrit partout les Pampas proprement dites, formées invariablement d’argile à ossements et de terrain d’alluvion[1]. Les Pampas elles-mêmes sont beaucoup moins étendues qu’on ne l’avait pensé, puisqu’elles ne participent pas du tout du sol de la Patagonie, cessant entièrement au 39e degré, pour faire place aux terrains tertiaires des parties australes. Ainsi, à l’exception des attérissements et des bords des rivières, la Patagonie n’est pas propre à la culture, car elle offre partout des terrains sablonneux et secs qui ne conservent pas l’humidité nécessaire[2]. »

« Nous avons déjà eu, ajoute M. Lacroix, qui, dans son Histoire de la Patagonie, cite le passage précédent, nous avons déjà eu l’occasion de dire que les plaines de ce pays étaient imprégnées de sel et que les lacs de la partie nord étaient tous salés. Cette substance est si abondante dans les terrains de la Patagonie qu’elle se manifeste souvent en

  1. Voyage dans l’Amérique méridionale.
  2. Livre IV, ch. 188.