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mémoire sur l’atlantide.

contour si vaste, et à l’autre extrémité du Sahara, vers l’ouest, le lac Dibbié traversé par le Niger. Ces lacs ont été produits sans doute par la même cause que ceux de l’Asie dont nous venons de parler, l’abaissement de leur niveau et la profondeur de leur lit. Ce bassin immense recueillait les eaux des deux chaînes qui le bordaient au nord et au sud. Des rivières qui se perdent maintenant dans ses sables, particulièrement le Darah, le Ziz, le Feddy y portaient leur tribut. Le Sénégal lui-même s’y jetait autrefois vers le lieu appelé Escale du désert ; mais après le dessèchement de cette mer, les sables amoncelés par les vents chaque année davantage sur son rivage septentrional, le refoulèrent et le forcèrent à porter son cours au sud vers l’Océan. Il en est de même du Niger qui, reçu autrefois dans cette Méditerranée, vers l’emplacement de Tombouctou, fut forcé vers la même époque et pour la même cause, à changer son cours, à former une courbe immense, et à porter ses eaux au loin vers le sud dans ce même Océan, ainsi que nous vous l’avons dit. Car la côte, depuis le 20e jusqu’au 32e degré de latitude nord, n’est qu’une bordure de terres basses couverte de nombreuses dunes de sable mouvant : aucune chaîne de montagnes ne se présente parallèlement à ce rivage. Au sud, cette mer était bornée par les montagnes de Kong, à l’est, par la chaîne qui, partant de l’Haroudje-Noir, mont volcanique, continuation de l’Atlas, traverse l’Afrique, et va, au sud vers le 10e degré de latitude nord, rejoindre cette chaîne encore inconnue que nous nommons, d’après l’antiquité, Monts de la Lune[1].

  1. Il est possible que la Méditerranée africaine fût fermée du côté de l’Occident, en grande partie par les montagnes de l’Atlantide, qui se réunissaient probablement aux montagnes de Kong, au sud de Rio-Grande, et à l’endroit où se voit encore l’Archipel de Bissagos, que borde du côté des îles du Cap Vert une suite de bancs de sable, de bas fonds et de vase de soixante lieues d’étendue.