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Kouman, du Volga, du Jaïck, et ce plateau de la Grande Tartarie, jusqu’au lac Aral inclusivement, ne formaient qu’une mer qui, au moyen d’un petit canal peu profond, dont le Manych nous offre encore ses traces, arrosait la pointe septentrionale du Caucase et avait deux golfes énormes, l’un dans la mer Caspienne, l’autre dans la mer Noire. » Les Phoques, ajoute Pallas dans un autre de ses ouvrages, quelques poissons et coquilles marines que la mer Caspienne a de commun avec la mer Noire, rendent cette communication ancienne presque indubitable, et ces mêmes circonstances prouvent aussi que le lac Aral devait être jadis joint à la mer Caspienne[1]. » Voyons encore ce qu’il dit à ce sujet dans son Journal historique. « En parcourant les immenses déserts qui s’étendent entre le Volga, le Jaïck, la mer Caspienne et le Don, j’ai remarqué que ces steppes ou déserts sablonneux, sont de toutes parts environnées d’une côte élevée qui embrasse une grande partie du lit du Jaïck, du Volga et du Don, et que ces rivières très profondes, avant que d’avoir pénétré dans cette enceinte, sont remplies d’îles et de bas-fonds, dès qu’elles commencent à tomber dans les steppes, où la grande rivière de Kouman va se perdre elle-même dans les sables. De ces observations réunies, je conclus que la mer Caspienne a couvert autrefois tous ces déserts, qu’elle n’a eu anciennement d’autres bords que ces mêmes côtes élevées qui les environnent de toutes parts et qu’elle a communiqué, au moyen du Don, avec la mer Noire, supposé même que cette mer, ainsi que celle d’Azof, n’en ait pas fait partie[2]. »

Mais pourquoi la Caspienne, l’Aral et d’autres lacs de moindre dimension se trouvent-ils disséminés sur toute cette

  1. Observations sur la formation des montagnes dans le second voyage, t. II, p. 369 à la note.
  2. Mois de nov. 1773, St-Pétersbourg.