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mémoire sur l’atlantide

force d’impulsion collective. Un courant inférieur qui se fait sentir aux vaisseaux, dès qu’ils laissent tomber une ancre, emporte vers l’Océan le superflu de la mer intérieure. Le mouvement général de la Méditerranée se dirige de l’est à l’ouest[1]. »

Nous avons vu les terrains que la mer a submergés au temps de notre grande catastrophe. Voyons maintenant les vastes contrées que la mer a été en ce temps-là obligée d’abandonner.

D’abord, après la rupture du Bosphore, nous voyons l’Asie et son intérieur délivrés des eaux qui couvraient une immense étendue de terrain, et qui, de la mer Caspienne, du lac Aral et de tout le pays environnant formaient une grande mer communiquant avec le Pont-Euxin au nord du Caucase[2]. Tout le pays à l’entour de ces deux grands lacs, restes imposants de cette grande Méditerranée, présente au loin un sol bas, aride, sablonneux, des plantes salines dans un sol imprégné de sel, des lacs salés occupant le fonds du terrain, preuve indubitable de l’antique séjour des eaux. Voyons sur cet important sujet le témoignage du célèbre Pallas[3] qui avait parcouru ces pays, et les avait étudiés avec soin. « La mer Noire, dit-il, était de plusieurs toises plus haute qu’elle ne l’est aujourd’hui, avant son débordement dans la Méditerranée par le détroit de Constantinople. Elle recevait sans doute dans ces temps reculés les eaux abondantes des fleuves qui y prenaient leur décharge, après avoir parcouru des contrées qui sont encore… aqueuses. Il s’ensuivrait donc de cette ancienne suréminence que les steppes de la Crimée, du

  1. Précis de la Géographie, t. III, p. 13.
  2. Maltebrun ; Précis de la Géographie, t. VIII, p. 480. — Mouraviev : Voy. en Turcomanie, p. 97. — Meyendorf : Voyage d’Orembourg à Bokara? p. 35. Klaphroth : Notice sur la mer Caspienne.
  3. Voyage en Russie, l. VII, p. 212.