Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Pour un cul-de-jatte, c’était un homme rudement bien constitué !

— Vous êtes incorrigible !

Grâce à son coupe-fil, mon ami pénétra aussitôt — en m’entraînant derrière lui — dans la salle funèbre où reposait le mystérieux noyé.

C’était un homme d’une trentaine d’années, de corpulence moyenne. Nez droit, pommettes saillantes, barbe noire, très touffue, taillée à la Henri iv — quel luxe pour quelqu’un qui se prétend cul-de-jatte ! — L’homme, dans l’état où il se trouvait n’offrait, à mon avis, d’autre aspect que celui de ses semblables : l’aspect fort peu compliqué d’un noyé.

Lautrec l’observa avec une insistance qui eut intimidé un vivant. Puis, se tournant vers un homme que je reconnus pour être un agent de la Sûreté qui, en maintes circonstances, avait prêté son concours à mon ami :

— Rien de nouveau ? demanda-t-il.

— Une sixième femme s’est présentée ce matin qui, tout d’abord, déclara reconnaître