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Lautrec bondit de surprise : l’homme qui dormait là, c’était le mystérieux noyé de la Morgue, c’était le « Cocu à roulettes » !

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— Non, c’est impossible ! je rêve ! se dit Lautrec. C’est tout à fait impossible. Et pourtant c’est bien lui ! Je n’oublie pas un visage quand je l’ai vu, ne fut-ce qu’une fois.

Il fit signe à Bellay d’approcher et lui montra du doigt le dormeur. L’inspecteur, à son tour, bondit et sa surprise fut si soudaine qu’il s’écria :

— Le Cocu à roulettes !… ici !…

Un cri lui répondit. Le dormeur s’était réveillé et regardait, stupéfait, effrayé, les deux inconnus qui se dressaient devant lui et le fixaient de leurs regards investigateurs.

— C’est lui ! c’est bien lui ! glapissait Bellay, au comble de l’ahurissement.

À son tour, Mme Aubrant s’était réveillée et criait :

— Au voleur ! à l’assassin !

On entendait du bruit à l’étage supérieur. Les domestiques étaient réveillés.

Lautrec se tenait, tout droit, immobile, le révolver au poing :

— Silence ! ordonna-t-il. Nous sommes de la police.

La femme de chambre et la cuisinière hurlaient en haut, n’osant intervenir. Bellay les fit descendre de force.

Lautrec s’adressa à l’homme : — Au nom de la loi, je vous somme de parler sans détour. Qui êtes-vous ?

D’une voix tremblante, l’homme répondit :

— Pascal Aubrant.