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son mari, mais qu’elle ne s’en était pas étonnée outre mesure. Continuant discrètement mon enquête, j’ai appris que le cul-de-jatte avait été assez gravement malade. Une nuit, une automobile de maître s’est arrêtée devant la maison où habite Mme Leborgne. Des inconnus y sont entrés et en sont ressortis peu après en portant un sac très volumineux qu’ils ont déposé dans la voiture. Puis, l’auto est partie à toute vitesse. C’est du moins ce qui résulte du témoignage des voisins. Depuis cette nuit on n’a plus revu le cul-de-jatte. Ceci laisserait supposer que le sac contenait son cadavre. J’ai questionné, à ce sujet, la veuve qui prétend que personne n’est venu chez elle, que son mari s’est guéri et qu’il est parti un beau matin pour ne plus revenir Là se borne jusqu’à présent mon enquête.

— Les cinq célibataires ont-ils connu ce Leborgne ?

— Non. Mais j’ai pris des renseignements qui tendraient à prouver que ce nom était bien celui du défunt. L’enquête continue d’ailleurs, mais jusqu’à présent je n’ai aucun élément nouveau à signaler.

Je serrai la main de Lautrec et le quittai en lui promettant de revenir le lendemain. J’étais déçu, ma curiosité était surexcitée et, comme l’avait dit mon ami, les nouvelles lumières ne faisaient que compliquer le mystère qui planait autour de cette étrange affaire.

Le lendemain, j’apprenais qu’un crime nouveau avait été commis au centre même de Paris, quai des Grands Augustins. Un autre rentier, M. Léon Aufry, avait été assassiné dans son appartement du premier étage. Le meurtrier était inconnu.