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et qu’il présumait qu’aucun d’eux ne se serait marié dans un laps de temps assez long. Quatre de ces célibataires avaient à peu près le même âge que le cul-de-jatte. Je me renseignai : tous avaient suivi à la même époque les cours du lycée Charlemagne. C’est çà, me dis-je, feu le Cocu était leur condisciple, il les connaissait donc. C’était une piste. Je questionnai les célibataires afin de savoir s’ils ne soupçonnaient pas un de ces « lascars qui promettent », un de ces aventuriers en herbe comme on en voit dans les collèges, de s’être servi de leurs noms pour se marier. Leurs réponses ne m’apportèrent aucun éclaircissement. Mes investigations se portèrent ensuite du côté des cinq veuves du noyé. Toutes étaient devenues, depuis leur mariage, des femmes de mauvaise vie. Mon enquête, de ce côté, continue ; mais elle n’a donné jusqu’à présent aucun résultat.

— Aucune lumière nouvelle, donc ?

— Si, de nouvelles lumières, mais qui, comme je vous l’ai dit, compliquent le mystère. J’ai découvert une sixième épouse du faux cul-de-jatte.

— La mystérieuse dame brune dont l’inspecteur Bellay vous a parlé à la Morgue ?

— Non, une autre.

— Pas possible ! fis-je, stupéfait. Décidément, toutes les femmes de Paris ont épousé ce don Juan du trottoir I Quelle est donc cette sixième ou plutôt cette septième dona Elvire ?

— C’est Mme Charles Leborgne. Elle est analogue à ses congénères. Femme de mauvaise vie.

— Pourquoi donc n’est-elle pas allée reconnaître son mari à la Morgue ?

— Là précisément est le mystère. Mme Leborgne a déclaré qu’elle n’avait plus revu