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recherchait ; il s’était déguisé en « Cocu à roulettes » afin de tromper (s’il en existait) les complices de l’inconnu.

Deux jours après, j’eus l’heur de revoir Lautrec chez lui.

— Vous m’accompagnez, dit-il. Vous allez voir un spectacle curieux.

— Lequel ?

— Vous verrez tantôt.

— Vous avez du nouveau ?

— Oui. Déguisé en « Cocu à roulettes » j’ai vu deux des femmes du mort ; celles-ci en m’apercevant ont fui, effrayées. Mais j’ai vu mieux. J’ai rencontré mon alter ego, un second « Cocu » dans mon genre. Aussitôt, j’ai recouvré l’usage de mes jambes ; je voulus mettre la main sur l’homme. Mais le gredin fut plus vif que moi et, malgré tout mon flair, il disparut au moment où je m’y attendais le moins. J’ai tout lieu de croire qu’il était déguisé comme moi ; mais je n’ai aucune preuve. Désormais, mon truc est éventé… Nous tentons une autre attaque, l’attaque brusquée.

À ce moment, nous arrivions devant le commissariat. Mon ami s’arrêta ; je l’imitai. Nous attendîmes quelque temps ainsi, en causant.

Tout à coup, je vis la foule se précipiter en lançant des cris et des rires homériques…

Dans la rue venait d’apparaître un cortège des plus curieux. Conduite par des agents, une file de culs-de-jatte du plus pittoresque effet se déroulait devant nous. Ah ! ces culs-de-jatte ! On les voyait trottinant, roulant,