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preintes digitales que j’ai relevées sont celles du mort de la Morgue. Et ceci complique encore le mystère. Si même un homme ressemblait par le visage à celui que nous appelons le « Cocu à roulettes », il ne pourrait avoir dans le pouce les mêmes lignes. Je vous le répète, c’est matériellement, c’est scientifiquement impossible.

— Alors ?…

— Alors ! je n’y comprends plus rien ; mais je trouverai, par la force de la logique.


LES CULS-DE-JATTE SE TIRENT
DES PATTES.



Depuis deux jours, malgré mes visites réitérées, je n’étais pas parvenu à trouver Lautrec chez lui.

— Il n’est pas rentré cette nuit, me dit son groom.

J’avais quelques craintes. N’avait-il pas été victime de l’ennemi mystérieux, de ce fameux cul-de-jatte fantôme qui se savait peut-être menacé par lui ?

Le « Cocu à roulettes » depuis qu’il avait cessé d’être rigolo devenait macabre.

Je revenais de Montmartre et j’avais pris le boulevard de Sébastopol. Je me promenais, en flâneur, lorsque soudain je bondis de surprise. Devant moi, à mes pieds, venait de surgir… je vous le donne en mille ! Le Cocu à roulettes lui-même ! Ah ! celle-là était trop roide ! Que faire ?.. Arrêter l’homme ? Oui. Je le tenais enfin ! Ce que mon ami Lautrec allait être content de moi !

Je me dirigeai vers l’homme, avec la crainte qu’il s’évanouit à mon approche, comme un fantôme. Mais il me laissait venir, en me regardant ironiquement.

« Quel cynique personnage ! » pensai-je. Je me penchai et j’empoignai énergiquement le cul-de-jatte par les bras, prêt à appeler à l’aide. Je m’attendais à une résistance. Il n’en fut rien. Le fameux Cocu se laissait fai-