Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

son chariot et s’est assis à table, devant M. Cazères. Il a profité du moment où celui-ci débouchait une bouteille pour lui loger deux balles de revolver dans la tête. La victime est tombée inanimée. Prenant son chariot sous le bras, l’assassin a profité de l’obscurité — la nuit tombait — pour se sauver par le jardin. Il a enjambé une haie et a pris la direction de Paris.

— Et c’est tout ?

— Non. Ce que j’ai constaté ensuite est tellement invraisemblable que je n’oserais y ajouter foi si je n’avais, devant les yeux, la preuve palpable de ce que j’avance. J’ai relevé, dans la chambre du crime, des empreintes digitales qui me permettent de découvrir et d’identifier, d’une façon incontestable, le criminel. Vous savez, en effet, (Bertillon l’a prouvé) qu’il n’y a pas dans l’humanité deux pouces qui laissent la même empreinte.

— Je sais.

— Eh bien ! mon ami, écoutez la révélation que je vais vous faire. J’avais, pour toutes précautions, pris moi-même les empreintes digitales du mystérieux mort de la Morgue. Or, ces empreintes et celles que j’ai relevées dans la chambre du crime sont absolument identiques !

— Un subterfuge ? Une imitation ?…

— C’est matériellement impossible ! Un artiste peut imiter une rose en la peignant mais il ne pourrait créer une fleur. Aucun homme ne pourrait non plus laisser l’empreinte d’un pouce quelconque s’il ne possède ce pouce même. Je vous le dis, les em-