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sur des certitudes.

— Mais, insinuai-je, très perplexe, c’est presque impossible.

— Il était aussi impossible que Mme Chélard reconnût son mari à la Morgue qu’au boulevard des Italiens. Il est un fait qui ne laisse aucun doute et qui doit servir de base à toutes les investigations : c’est que l’homme mystérieux que nous avons vu à la Morgue était bien mort. Mais où est-il ? Voilà ce qu’il faut savoir avant tout.


LE CADAVRE RÉCALCITRANT



Lautrec s’était rendu à la Morgue, il avait fait toutes les recherches qu’il avait jugées utiles, sans rien découvrir. Pas de trace du vol, pas d’empreintes digitales, aucun indice permettant d’établir une complicité quelconque. Le cadavre avait disparu à la manière des fantômes.

Comment le retrouver ? Comment suivre sa trace ? Lautrec ne me cachait pas que la tâche était malaisée.

Elle n’était pas impossible : le cadavre lui-même allait nous fournir une piste, laisser une trace visible et… sanglante de son passage.

Le lendemain matin, nous apprenions qu’un crime avait été commis dans une maison de la banlieue parisienne : le rentier qui l’habitait avait été tué. Deux balles de revolver l’avait frappé à la tête.

La veille, au soir, des voisins avaient vu le rentier rentrer chez lui, accompagné d’un cul-de-jatte, avec lequel il s’entretenait assez familièrement. Il l’avait même aidé à gravir le perron de l’entrée.

Une demi-heure après on avait cru entendre des coups de feu… et c’était tout.

On n’avait pas vu sortir l’infirme.

Le domestique, qui était absent à ce