peuvent inspirer des institutions qui conduisent l’homme à ce degré de dépravation.
On nous dira peut-être que la religion impose le devoir de l’obéissance. Quand une dose est manifestement trop mauvaise pour que rien ne la puisse justifier, on vient toujours nous dire qu’elle est ordonnée par la religion. L’Église, il est vrai, prescrit l’obéissance dans ses formulaires ; mais il serait très difficile de faire sortir cette prescription du christianisme. On nous crie que saint Paul a dit : « Femmes, soyez soumises à vos maris » ; mais il a dit aussi aux esclaves : « Obéissez à vos maîtres. » Le rôle de saint Paul n’était pas de pousser à la révolte contre les lois existantes ; des instigations de cette nature ne convenaient pas à son but, la propagation du Christianisme. Mais de ce que l’Apôtre acceptait les institutions sociales comme il les trouvait, il ne faut pas prétendre qu’il désapprouvât tous les efforts qu’on pourrait faire en temps utile pour les améliorer, pas plus que sa déclaration « tout pouvoir vient de Dieu » ne sanctionne le despotisme militaire, ne reconnaît cette forme de gouvernement comme seule chrétienne et ne commande l’obéissance absolue. Prétendre que le Christianisme avait pour but de stéréotyper toutes les formes de gouvernement et de société alors existantes, c’est le ravaler au niveau de l’Islamisme ou du Brahmanisme. C’est préci-