rations qui militaient alors en sa faveur, ont cessé d’exister comme tant d’autres faits sociaux primitifs de la plus grande importance. Or, c’est tout le contraire qui est arrivé. D’abord, l’opinion favorable au système actuel, qui subordonne le sexe faible au sexe fort, ne repose que sur la théorie ; on n’en a jamais essayé d’autre, et l’on ne peut prétendre que l’expérience, ce qu’on regarde généralement comme l’opposé de la théorie, ait prononcé. Ensuite, l’adoption du régime de l’inégalité n’a jamais été le résultat de la délibération, de la pensée libre, d’une théorie sociale, ou d’une connaissance quelconque des moyens d’assurer le bonheur de l’humanité ou d’établir dans la société le bon ordre. Ce régime vient de ce que, dès les premiers jours de la société humaine, la femme s’est trouvée livrée en esclave à l’homme, qui avait intérêt à la posséder et auquel elle ne pouvait résister à cause de l’infériorité de sa force musculaire. Les lois et les systèmes sociaux commencent toujours par reconnaître les rapports qui existent déjà entre les personnes. Ce qui n’était d’abord qu’un fait brutal devient un droit légal, garanti par la société, appuyé et protégé par les forces sociales substituées aux compétitions sans ordre et sans frein de la force physique. Les individus qui d’abord étaient contraints à l’obéissance par la force, y sont plus tard tenus au
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