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temps dans la mesure où la nature de l’homme est capable d’en ressentir, et où le caractère de la femme est assez sympathique à celui de l’homme pour l’y faire naître ; leurs intérêts communs au sujet des enfants, et d’autres intérêts communs, mais soumis à de très grandes restrictions, au sujet de personnes tierces ; l’importance du rôle de la femme pour embellir la vie de son mari ; la valeur que le mari reconnaît à sa femme à son point de vue personnel, qui, chez un homme généreux, devient l’origine de l’affection qu’il lui porte pour elle-même ; l’influence acquise sur presque tous les êtres humains par ceux qui les approchent, qui, s’ils ne déplaisent pas, peuvent, à la fois par leurs prières et par la communication inconsciente de leurs sentiments et de leurs dispositions, obtenir sur la conduite de leurs supérieurs un empire excessif et déraisonnable, à moins d’être contre-carrés par quelque autre influence directe. C’est par ces divers moyens que la femme arrive souvent à exercer un pouvoir exorbitant sur l’homme et à influencer sa conduite sur les points mêmes où elle n’est pas capable de le faire pour le bien, où son influence peut non seulement manquer de lumière, mais s’employer en faveur d’une cause moralement mauvaise, alors que l’homme agirait mieux s’il était laissé à ses propres penchants. Mais, dans la famille comme dans