volontaires qui feraient le plus mauvais usage du pouvoir, si elles l’avaient, et qui font un mauvais usage de celui dont elles s’emparent. Les femmes d’humeur douce ne peuvent recourir à cette arme, et celles qui ont le cœur haut placé la dédaignent. D’un autre côté, les maris contre qui on l’emploie avec le plus de succès sont les plus doux et les plus inoffensifs, ceux que nulle provocation ne peut résoudre à faire un usage un peu sévère de leur autorité. Le pouvoir qu’a la femme d’être désagréable a pour effet général d’établir une contre-tyrannie, et de faire des victimes dans l’autre sexe en s’exerçant surtout sur les maris les moins enclins à devenir des tyrans.
Qu’est-ce donc qui modère réellement les effets corrupteurs du pouvoir, et les rend compatibles avec la somme réelle de bien que nous voyons autour de nous ? Les caresses féminines, qui peuvent avoir un grand effet dans des cas particuliers, en ont très peu pour modifier les tendances générales de la situation. En effet, ce genre de pouvoir dure seulement tant que la femme est jeune et attrayante, ou tant que le charme est nouveau, et qu’il n’est pas détruit par la familiarité ; puis il y a beaucoup d’hommes sur qui ces moyens n’ont jamais beaucoup d’influence. Les causes qui contribuent réellement à adoucir l’institution sont l’affection personnelle que produit le