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II


Il convient d’entrer dans la discussion des détails de la question par le point où nous sommes arrivés : la condition que les lois ajoutent au contrat matrimonial. Comme le mariage est la destinée que la société fait aux femmes, l’avenir pour lequel on les élève, et le but qu’on entend qu’elles poursuivent toutes, à l’exception de celles qui n’ont pas assez d’attraits qu’un homme veuille choisir parmi elles la compagne de sa vie, on pourrait croire qu’on a tout fait pour rendre cette condition aussi enviable que possible, afin que les femmes n’aient aucun motif de regretter de n’avoir pu en choisir une autre. Il n’en est rien ; la société a dans ce cas comme dans tous les autres mieux aimé arriver à son but par des moyens honteux que par moyens honnêtes. C’est le seul cas où elle ait au fond persisté dans ces mauvais errements. Dans le principe on prenait les femmes par la force, ou le père les vendait au