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est attestée par la délicatesse de l’ouvrage qu’il peut faire, il y a beaucoup de raison de penser que le cerveau et le système nerveux de la femme sont d’une qualité plus fine que le cerveau et le système nerveux de l’homme. Laissons de côté la différence abstraite de qualité, chose difficile à vérifier. On sait que l’importance du travail d’un organe dépend non seulement de son volume, mais aussi de son activité, et nous avons la mesure de celle-ci dans l’énergie de la circulation à l’intérieur de l’organe. Il ne serait pas surprenant que le cerveau de l’homme fût plus grand, et que la circulation fût plus active dans celui de la femme. C’est même une hypothèse qui s’accorde bien avec toutes les différences que nous présentent les opérations mentales des deux sexes. Les résultats que l’analogie nous porterait à attendre de cette différence d’organisation correspondraient à quelques-uns de ceux que nous observons d’ordinaire. D’abord on pourrait annoncer que les opérations mentales de l’homme seront plus lentes, que d’ordinaire sa pensée ne sera pas aussi prompte que celle de la femme et que ses sentiments ne se succéderont pas aussi rapidement que chez elle. Les grands corps prennent plus de temps pour entrer en action. D’autre part le cerveau de l’homme mis en jeu dans toute sa force donnera plus de travail. Il persistera davantage dans