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conscience ; nous en voyons la preuve dans la disparition à peu près complète des attaques de nerfs et des évanouissements depuis qu’ils ont passé de mode. Bien plus, quand des personnes ont été élevées, comme beaucoup de femmes des hautes classes (cela arrive moins en Angleterre qu’ailleurs), en serre chaude, à l’abri de toutes les variations d’air et de temps, et n’ont pas été habituées aux exercices et aux occupations qui excitent et développent les systèmes circulatoire et musculaire, tandis que leur système nerveux, et surtout les parties de ce système affectées aux émotions, sont entretenues dans un état d’activité anormale, il ne faut pas s’étonner que les femmes qui ne meurent pas de consomption acquièrent des constitutions susceptibles de se déranger à la moindre cause externe ou interne, incapables de supporter un travail physique ou mental qui exige un effort longtemps continué. Mais les femmes élevées à gagner leur vie ne présentent pas ces particularités morbides, à moins d’être attachées à un travail sédentaire excessif et confinées dans des locaux insalubres. Celles qui dans leur jeunesse ont partagé la salutaire éducation physique et la liberté de leurs frères, et qui n’ont manqué ni d’air pur ni d’exercice dans le reste de leur vie, ont très rarement une susceptibilité de nerfs excessive qui les empêche de prendre part à la vie active. Il est